« Aujourd’hui, selon l’INSEE, 95% des Français vivent dans des communes sous influence urbaine, parmi lesquels 65% dans un pôle urbain et 30% dans les espaces périurbains, soit, respectivement, plus de 42 et 19 millions de personnes. Les Français ne sont plus que 5% à habiter des communes en dehors de l’influence des villes. »
Document du COMITE INTERMINISTERIEL aux ruralités du 13 mars 2015, préfacé par Sylvia Pinel, Ministre du Logement, de l’Égalité des territoires et de la Ruralité.
Le 15 avril 2015, lors d’une petite éclipse d’information durant leur grande grève, au journal de 9 heures de France-Inter, Estelle Schmitt présentait l’enquête publiée par l’INSEE "la France et ses territoires" : « ... On y apprend d’abord, Yann Gallic, que la France est surtout urbaine pour près de 8 français sur 10. »
Et le chroniqueur d’enchaîner : « Entre 1982 et 2011, la population urbaine a augmenté de 23%, soit presque 9 millions d’habitants supplémentaires dans les villes et les périphéries. Cette croissance concerne surtout les grandes agglomérations qui comptent plus de 400 000 habitants. Notamment l’agglomération parisienne qui reste la plus attractive. Cette évolution démographique est liée à celle de l’emploi. On s’installe généralement là où il y a du travail (...)
Cette enquête révèle enfin de fortes disparités territoriales en matière d’équipements et de services publics. Si vous habitez dans une commune rurale où la densité de population est très faible, il vous faudra en moyenne 50 minutes pour accéder aux urgences de l’hôpital le plus proche au lieu d’un quart d’heure si vous vivez en zone urbaine. »
Lecture nécessaire de "la France et ses territoires"...
Partie "Une nouvelle approche sur les espaces à faible et forte densité" (par Christel Aliaga, Pascal Eusebio, David Levy) :
« Longtemps assimilés aux espaces agricoles, les territoires ruraux étaient définis « en creux », comme non urbains. Avec le développement des villes, les liens des territoires ruraux avec celles-ci se sont intensifiés, que ce soit en termes d’emploi ou d’accès aux services et commerces. C’est désormais plus un cadre de vie qui définit les espaces ruraux, car ils peuvent se situer à la périphérie des villes. Pour tenir compte de ces évolutions, l’Insee propose aujourd’hui une grille plus continue, fondée sur le degré de densité de population des territoires, selon une approche plutôt « morphologique ». Elle est issue des travaux de la Commission européenne et rendue possible par la disponibilité de données à un niveau territorial très fin, celui des « carreaux ».
Cette nouvelle grille d’analyse, combinée à des éléments sur les caractéristiques des habitants, leur activité, l’accès à l’emploi ou aux services et équipements, peut permettre des approches très riches sur les espaces très peu denses. Il est ainsi possible de mesurer l’éloignement et l’enclavement et de décrire ces espaces très divers. La grande majorité des communes (90%) sont peu densément peuplées en France, pays où la densité est presque partout assez réduite. Ces communes ne regroupent que 35% de la population. Les plus faibles densités (communes très peu denses) concernent un tiers des communes et seulement 4% de la population. Trois quarts des communes appartenant à des espaces très peu denses peuvent être considérées comme isolées car éloignées de l’influence des villes. Trois quarts des communes très peu denses sont également situées à plus de 10 minutes en automobile des services quotidiens. »
Ainsi, on passe des 35% de l’Insee au 5% de Sylvia Pinel !
Ces 90% des communes semblent bien visées par "la réforme" de la "Commune nouvelle". 95% de la population doit avoir accepté de vivre "dans des communes sous influence urbaine". Et ainsi les "5%" doivent la fermer !
Selon le document du COMITE INTERMINISTERIEL aux ruralités du 13 mars 2015 : « L’urbanisation, qui a fortement marqué la société française, s’est accompagnée d’une homogénéisation des modes de vie et de consommation comme des attentes des citoyens en termes de mobilité, de connectivité, de services, d’égalité des chances. »
Une homogénéisation des modes de vie ? Certes, à la campagne également, vivre dans le respect de la nature semble une exception depuis quelques générations... Ces ruraux qui pourraient marcher ont même le plus souvent une télévision !
Comment obtenir 80% ? « En 2011, en France métropolitaine, près de huit habitants sur dix résident dans l’espace urbain, défini comme celui des unités urbaines, c’est à dire un espace basé sur la continuité du bâti et d’une taille minimum de 2 000 habitants. » ("la France et ses territoires") Et d’ajouter : « En trente ans (1982-2011), à délimitations courantes des unités urbaines, la population de celles-ci s’est accrue de 23%, soit 8 961 000 habitants supplémentaires et la superficie occupée par ces dernières, de 42,5% (35 400 km2).
Sur cette période, la population urbaine a augmenté de manière inégale sur le territoire. Les grandes unités urbaines absorbent en effet près de 80% de la hausse (20% par l’unité urbaine de Paris et 56% par les unités de 400 000 à 2 000 000 habitants). L’attractivité des grandes villes conforte un système urbain dominé en premier lieu par Paris et en second lieu, par un ensemble de 14 unités urbaines de 400 000 habitants ou plus. Les unités urbaines dont la population est comprise entre 200 000 et 400 000 habitants sont celles qui contribuent le moins à la variation de population de l’ensemble des unités urbaines (en raison, notamment, de la « migration » de trois unités urbaines vers d’autres classes de taille). La population urbaine se répartit entre un centre parisien hypertrophié (10 millions d’habitants), 14 unités urbaines de 400 000 habitants ou plus situées sur le littoral, le long des fleuves, près des frontières, et 2 218 unités urbaines plus petites.
L’ensemble des quinze villes les plus importantes regroupe en 2011, 21,3 millions d’habitants, soit 43,8% du total urbain, contre 14,4millions d’habitants ou 36,4% en 1982 (délimitation courante). » Vider les campagnes pour amplifier ces chiffres ?