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30 octobre 1980 - 16 mars 1981
« J’appelle les fainéants, les crasseux, les drogués, les alcooliques, les pédés, les femmes, les parasites, les jeunes, les vieux, les artistes, les taulards, les gouines, les apprentis, les Noirs, les piétons, les Arabes, les Français, les chevelus, les fous, les travestis, les anciens communistes, les abstentionnistes convaincus, tous ceux qui ne comptent pas pour les hommes politiques à voter pour moi, à s’inscrire dans leurs mairies et à colporter la nouvelle. Tous ensemble pour leur foutre au cul avec Coluche. Le seul candidat qui n’a aucune raison de vous mentir ! »
Vagues souvenirs, j’avais 12 ans, 12 ans d’alors, dans un village agricole du Pas-de-Calais. J’ai consulté depuis des documents...
Coluche, viré par RMC le 2 février 1980, même pas quinze jours après son engagement, se sentait censuré... son ami Romain Goupil (organisateur de la campagne présidentielle d’Alain Krivine en 1969) lui aurait suggère de se présenter à l’élection présidentielle... afin de pouvoir parler librement dans les médias.
Le 30 octobre 1980, sa déclaration officielle se déroulait au théâtre du Gymnase... Il avait réussi à y attirer de nombreux journalistes...
Je me suis déclaré le 30 octobre 2016... Devant la tour de Montcuq ; devant le pont Valentré, de Cahors, au lavoir de Limogne-en-Quercy ; à Valhuon, devant l’école de mon enfance, à quelques kilomètres de là devant des moutons puis un âne... et à Paris un peu également, au jardin des plantes, en compagnie de pigeons, avec un éléphant (du PS) et un dinosaure (de la République). De simples déclarations balancées sur Youtube... Deux mois plus tard, la plus vue dépasse quand même 500... Mais l’indifférence prédomine...
Le 14 décembre 1980, le Journal du dimanche publiait un sondage, le créditant de 16% d’intentions de vote... Emballement : la question se limitait à « Pourriez-vous envisager de voter pour Coluche ?».
Mais de "vrais sondages" lui octroient quand même "une base" de 10%, comme Ifop-Le Point (réalisé du 26 décembre 1980 au 2 janvier 1981) : Valéry Giscard d’Estaing 32% ; François Mitterrand 18% ; Georges Marchais 14,5% ; Coluche 11% ; Jacques Chirac 8% ; Michel Debré 7% ; Brice Lalonde 3,5%.
Puis ce fut le boycott par les médias...
Si le 9 février 1981, Coluche prétend devant la presse anglo-saxonne avoir recueilli 632 promesses de signatures d’élus (déjà 500 nécessaires), il ne semble pas s’en être préoccupé. Romain Goupil avouera qu’il n’en avait qu’une !
Pressions, menaces (même de mort), Coluche annonce le 16 mars 1981 son retrait de la candidature... et entame une grève de la faim pour dénoncer la censure à la télévision et à la radio...
Coluche a-t-il été assassiné le 19 juin 1986, à Opio, Alpes-Maritimes ? Après son triomphe dans Tchao Pantin et les Restos du Coeur, les politiques pouvaient craindre son retour sur scène prévu en septembre (aurait-il balancé l’existence de la fille cachée de Mitterrand ?) et sa candidature... en 1988...
Quand je scrute les "documents d’époque", dont la déclaration sur les lieux du drame du chauffeur du 38 tonnes, sa version d’un accident dut à la vitesse du motard, me semble contestable, avec une moto si peu abimée...
L’expertise aurait d’ailleurs conclu à une vitesse d’environ 60 km/h (90 autorisés). Dans cette ligne droite, le camion lui a brusquement coupé la route (selon Ludovic Paris et Didier Lavergne, ses amis, derrière lui, également en motos, témoins).
Ce semi-remorque contenait des gravats... chargés à la gendarmerie de Grasse... Le camion tournait vers une décharge ? Il n’y en avait pas... et le chemin de terre ne semblait pas permettre le passage d’un 38 tonnes... Quant à "la décharge", elle était où ? Le camion lui a coupé la route, délibérément. Le chauffeur a simplement tourné sans regarder ? Il s’est proclamé lui-même expérimenté... Pourquoi a-t-il tourné ?
Erreur de Coluche : son casque était accroché au guidon. Le choc fut donc fatal. En conclure au meurtre est infondé ? Une intime conviction. La théorie de l’accident "bête" ne m’a pas convaincu. Et l’hommage de Jacques Attali (qui fit le lien avec les politiques) lors des obsèques me cause un certain malaise...
Je prends des risques avec cette candidature ? Quand dans son pitoyable et pathétique témoignage de fin de mandat "Un président ne devrait pas dire ça", recueil de confidences à deux journalistes, "naturellement" du Monde, François Hollande reconnait avoir ordonné des assassinats ciblés, il balance sur ses prédécesseurs plus prompts à utiliser cette radicale mesure.
Des assassinats ciblés hors de tout cadre légal... sûrement des "chefs djihadistes"...
Vincent Nouzille, journaliste, auteur début 2015 de "Les tueurs de la République" précisait alors : "La loi du Talion est une règle quasi-intangible des services secrets. Les Français qui étaient très réticents à ce type d’opérations ou ne le faisaient pas savoir, s’y sont davantage mis. Sous François Hollande, c’est devenu un principe: on pourchasse, on traque et on neutralise",
Interrogé par l’Express, Michel Goya, un "expert militaire", ancien colonel, résume : "Ces opérations clandestines ont toujours existé. Il y a eu une sorte de frilosité après l’affaire du Rainbow Warrior mais, guerre contre le terrorisme aidant, les présidents y ont de plus en plus recours (...) Par mesure de discrétion, les opérations homo se font la plupart du temps au sol. Il n’est pas évident de violer un espace aérien sans se faire repérer. C’est encore mieux si cela passe pour un accident".
Personne pour l’instant ne semble s’être permis de revenir sur les années Mitterrand / Chirac... Ont-ils assassiné Coluche ?
Toi qui sais... il serait temps de parler...
Réaction publique possible
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